Le délabrement et la casse du système médical algérien

La mise à la retraite forcée des meilleurs spécialistes pour placer les nouveaux profs nommés par piston et copinage

Le système de santé algérien hérité de la colonisation malgré les inégalités très fortes était l’un des plus avancés dans les pays du sud sinon le plus avancé.

Driss Chaich face book 27 juillet, 21:29 ·

Une femme meurt, faute de soins.Enceinte, Pauvre, elle avait à peine 24 ans Trois hopitaux de Djelfa,lui ont refusé assistance.

Les médecins et corps médicaux algériens s’étaient battus pour l’indépendance. à l’indépendance, ils ont porté comme ils pouvaient le système malgré le départ des spécialistes et des personnels européens.

Ce système a tenu assez longtemps jusque au milieu des années 80 face aux directeurs qui ont été nommés par piston souvent des « pseudo moudjahidines » qui d’abord ont voulu exercer autoritairement le pouvoir et ensuite ont accepté de supporter le pouvoir des professeurs dans le champ de la pratique en développant quant à eux le vol, le piston et la mauvaise gestion administrative.

Au dernier moment Boumediene avait compris et défendu les profs de médecine, Chadli un peu etc.

Les terroristes et les islamistes ont agressé, assassiné et généré l’anarchie et la loi du plus fort et des corrompus.

Un dégradation constante du système de santé et du corps des médecins :

Les Professeurs et les personnels se sont défendus mais il y a eu une dégradation constante causée par trois facteurs :

2- La bureaucratie de directeurs incompétents

3- La dégradation de la formation médicale par le piston dans l’accès à la filière de médecine et à la pharmacie si bien que les nouvelles générations sont dominées par les MCF et professeurs les moins bons et les plus corrompus qui cherchent à éliminer tous ceux qui sont honnêtes et compétents

Conséquences :

L’exode des médecins pendant la décennie noire et jusqu’à maintenant : les meilleurs partent et sont recrutés facilement en France, au Canada, aux USA, dans les pays européens et dans des pays voisins,
la préférence des meilleurs pour le privé et la dégradation continue de la situation des hôpitaux et des EPSP
dans le privé aussi, les plus mauvais font de la médecine un commerce et ne cherchent que l’argent, ne respectent pas les règles et ne sont pas contrôlés ni sanctionnés malgré les scandales permanents

Quelques causes directes :

Sous le précédent ministère de la santé : l’autoritarisme et l’ingérence du Ministre et des responsables administratifs corrompus formés par de nouvelles générations de professeurs promus par piston ont progressivement éliminé le corps de grands professeurs qui ont été forcés de passer à la retraite alors qu’il n’y avait pas de vraie relève.

La honte :

sous la colonisation nous avions un excellent dispositif qui malheureusement était insuffisant : c’était l’une des causes de la révolte et de la révolution qui a été soutenue par les médecins algériens et même par beaucoup de professeurs européens

L’Algérie avait encore au cours des années 80 et début 90 le meilleur système des pays de la région , aujourd’hui il ne reste que la composante médecine de masse dans laquelle les bons médecins passent leur temps à se battre contre la bureaucratie, la corruption et la mauvaise gestion

Plutôt que de s'en étonner, il faut se scandaliser.

Les ministres successifs de la santé ont détruit l'un des meilleurs dispositifs en Afrique et au moyen orient et même par rapport à des pays d'autres continents.

Le dernier ministre a imposé le départ à la retraite d'excellents professeurs alors que les dernières années montaient de nouvelles générations de professeurs pistonnés, sans compétence, venant du système.

Ce même ministre a plutôt soutenu les marchands de médicaments frelatés et les spéculateurs.

La formation doctorale et la recherche médicale sont mal encadrées par l’administration de la recherche qui applique des méthodes inadaptées

Le système hospitalier et le corps des Professeurs a été cassé parce que les gens compétents tient tête aux voleurs et spéculateurs. Il faut un mouvement de défense de la médecine algérienne, de nettoyage, une enquête publique indépendante sur les liens entre l'argent et l'administration corrompue depuis l'indépendance

Les solutions ?

Enquêter, analyser et mettre en place une politique courageuse
Rappeler les anciens professeurs de médecine et renouveler totalement la politique de santé en nommant les personnes compétences qu’il faut
Mettre en place une commission nationale de réforme et de réponse aux impératifs immédiats
Combattre le piston dans l’orientation des étudiants dans le choix de la médecine et de la pharmacie
Mettre en place un dispositif de suivi et de surveillance de la situation de la santé accompagné en urgence de quelques mesures stratégiques et de réorientation

L’Algérie a les moyens humains pour reconstruire le système de santé.

Cela exige un courage politique et un traitement d’urgence du système lui même.