Véronique De RUDDER, nous a quitté le 24 octobre 2014

Sociologue du racisme, chercheure et enseignante,co-fondatrice de l’URMIS (Unité de Recherche Migrations et Société)- CNRS - Université Paris-Diderot http://urmis.unice.fr/article39.html,

La législation contre la discrimination raciale est à la fois inappliquée et inadaptée. Seul un dispositif opiniâtre permettra de lutter contre l'inégalité des chances. Lutter contre le «harcèlement racial».

"Sans couronnes, fleurs en liberté" (avis de décès de sa famille)

Véronique ne supporterait pas d’être qualifiée de gentille.

Elle l’était naturellement, incapable de calcul autre que celui permettant d’identifier la vilénie raciste, ségrégative, classante, hiérarchisante et dominatrice.

Chercheuse jusqu’au bout des ongles, elle passionnait ses auditoires qui l’applaudissaient car elle aimait enseigner et communiquait sa réflexion si forte si pointue, si passionnée quoique intransigeante.

Cultivée en tout ce qui était sociologie, elle intégrait tout ce qui pouvait permettre de décortiquer et mettre au jour les processus de classement, de hiérarchisation, de domination et d’exclusion sociale.

Véronique ne limitait pourtant pas l’étude, la recherche et la réflexion au champ strictement professionnel pour rester dans l’objectivité totale. Elle aimait les gens, les humbles, les rapports de l’altérité avec les identités. Elle savait immédiatement dénicher, pointer tout ce qui était préjugé, rejet, jugement injuste, disqualification, forme de détestation, de classement discriminatoire, empoisonnait la relation entre les humains

Cette très grande dame, très aimante et très présente pour sa famille, ses proches et amis, ses collègues et étudiants n’est plus.

Elle manque, elle manquera. Elle a fait avancer la pensée.

J’ai connu Véronique en 1969 lors qu’un séjour à Paris où j’ai résidé quelques mois à Antony, découverte et fréquenté les étudiants communistes qui continuaient les combats de 1968 à leur façon. Je l’ai retrouvée 15 ans plus tard quand j’ai émigré en France où j’ai continué ma carrière. Nous sommes devenus amis parce qu’elle était si accueillante, si simple, modeste, généreuse, ouverte. J’ai appris d’elle ce que sont la sociologie, l’immigration, l’ethnicité, le racisme, la discrimination, la ségrégation lors de très nombreux échanges. Elle m’a aidé et accompagné de façon toujours gratuite, chaleureuse, passionnée, intraitable sur toute erreur d’énonciation, de définition, de compréhension.

https://www.google.dz/imgres?imgurl=http%3A%2F%2Furmis.unice.fr%2FIMG%2Farton912.jpg&imgrefurl=http%3A%2F%2Furmis.unice.fr%2F&docid=pI5Ot7oxsWDgaM&tbnid=mgBnPhptVu-wvM%3A&w=75&h=100&ei=Ed5YVNfHMtLjaOaggUA&ved=0CAIQxiAwAA&iact=c

Autochtones et Immigres en quartier populaire: du Marché d'Aligre a l'ilot Chalon (Migrations et Changements) ... par Véronique de Rudder (1987)

"L'ethnicisation des rapports sociaux, si facilement invoquée pour stigmatiser les " bandes ethniques " ou les " sauvageons " de banlieue, n'est pas perçue comme la source même des inégalités subies par les groupes et les individus privés de leur humaine universalité. Face à un ordre social raciste, la réponse officielle se cantonne généralement à la réaffirmation de l'égalité de chaque individu devant la loi et par la loi. D'un côté, s'en tenir à ce rappel à la loi revient à occulter les discriminations racistes et à les cautionner de fait. De l'autre, l'expérience des Etats-Unis montre que les politiques de lutte contre ces discriminations peuvent, en définissant des groupes défavorisés sur des critères univoques, contribuer au durcissement des frontières " raciales " comme à la fragmentation sociale. La voie entre ces deux écueils est donc étroite et suppose que le racisme en acte - ségrégations et discriminations - ne soit pas traité comme un problème à part, grave certes, mais sans rapport direct avec les autres processus inégalitaires. Elle exige d'inscrire la lutte contre le racisme dans une politique plus générale d'égalisation des chances qui maintienne le cap d'une perspective universaliste. Cette question concerne l'ensemble de la population de la France et doit donc être posée publiquement comme un problème politique global. Elle relève de ce que le Conseil d'Etat nomme l'intérêt général et William J. Wilson un problème d'organisation sociétale."

Véronique DE RUDDER

V. DE RUDDER, F. VOURCH', C. POIRET

L'inégalité raciste: l'universalité républicaine à l'épreuve

Presses universitaires de France, 2000 - 213 pages

JANVIER 1999 23:27 Libération

La législation contre la discrimination raciale est à la fois inappliquée et inadaptée. Seul un dispositif opiniâtre permettra de lutter contre l'inégalité des chances. Lutter contre le «harcèlement racial».

https://www.google.dz/imgres?imgurl=http%3A%2F%2Furmis.unice.fr%2FIMG%2Farton912.jpg&imgrefurl=http%3A%2F%2Furmis.unice.fr%2F&docid=pI5Ot7oxsWDgaM&tbnid=mgBnPhptVu-wvM%3A&w=75&h=100&ei=Ed5YVNfHMtLjaOaggUA&ved=0CAIQxiAwAA&iact=c

L'inégalité raciste: l'universalité républicaine à l'épreuve

Véronique de Rudder, Christian Poiret, François Vourc'h
Presses universitaires de France, 2000 - 213 pages

L'ethnicisation des rapports sociaux, si facilement invoquée pour stigmatiser les " bandes ethniques " ou les " sauvageons " de banlieue, n'est pas perçue comme la source même des inégalités subies par les groupes et les individus privés de leur humaine universalité. Face à un ordre social raciste, la réponse officielle se cantonne généralement à la réaffirmation de l'égalité de chaque individu devant la loi et par la loi. D'un côté, s'en tenir à ce rappel à la loi revient à occulter les discriminations racistes et à les cautionner de fait. ..

http://books.google

Véronique DE RUDDER nous a quitté